Dans le cadre du cours de français et du programme éco-collège, la classe de 3ème 7 du collège Mario Meunier de Montbrison a étudié « L’homme qui plantait des arbres » de Jean Giono, avant d’assister à un spectacle donné par la troupe Cappella Forensis et de rencontrer le peintre Bruno Daublain. Le collège, labellisé éco-école et E3D depuis 3 ans, réaffirme ainsi ses attaches régionales et son engagement en faveur de l’éducation au développement durable.
Des arbres pour lutter contre la désertification
Dans son roman, Jean Giono illustre un caractère inoubliable, celui d’Elzéard Bouffier, un berger qui a passé sa vie à planter des arbres dans la montagne de Haute-Provence. Grâce à son travail acharné, à sa persévérance et à sa générosité, Elzéard réussit à redonner vie à une région jusqu'alors déserte. L’œuvre de ce seul homme rend heureuses plus de dix-mille personnes.
Photo de couverture : Damien Schulteiss, Laurent Chouteau, Sven Riondet et Denis Kracht,
membres de la compagnie Cappella Forensis – Photo parue dans Le Pays le 22 juillet 2021.
La poésie de ce texte a été mise en valeur par un spectacle de la compagnie stéphanoise Cappella Forensis. Le 7 octobre 2022, devant de nombreux collégiens de tous niveaux, un récitant a prêté sa voix au narrateur, sur un fond musical de clarinette, d’accordéon et – plus intriguant pour les élèves – de marimba.
Les élèves ont interrogé Bruno Daublain, peintre autodidacte, à l’occasion d’une exposition de tableaux sur le thème de la nature.
Monsieur Daublain, quelles sont vos sources d’inspiration ?
Je trouve l’inspiration en visitant les expositions d’autres peintres. Je travaille moi-même en atelier, mais j’essaie de retranscrire la nature sur mes toiles. Je peins pour exprimer les émotions qu’elle me procure et pour répondre aux besoins de mes sens. Je recherche le bien-être et l’harmonie.
Pouvez-vous nous présenter les techniques employées dans vos œuvres ?
Je dépose la peinture en aplats sur la toile puis, au couteau, je racle, je gratte, je trace des lignes pour trouver l’histoire des couleurs. J’associe l’abstrait et le figuratif. Parfois, j’utilise des palettes de papier que je recycle. Je m’intéresse à la peinture environnementale.
Parlez-nous de la pochette réalisée pour la compagnie Cappella Forensis.
J’ai imaginé une œuvre aux couleurs vives évoquant la Provence, région natale de Giono, ses oliviers, ses champs de lavande et de blé.
Pourquoi avoir consacré votre vie à l’art ?
Quand j’étais jeune, je n’étais pas très scolaire. On me disait que je ne savais pas dessiner. C’est un peu par esprit de contradiction que je me suis lancé dans la création. Ma peinture reflète ma personnalité. Je ne me presse pas pour finir mes œuvres même si cela prend un an. La peinture m’apporte joie et plénitude.
La pluridisciplinarité pour comprendre la complexité du monde
Dans L’homme qui plantait des arbres, le personnage d’Elzéard est à la fois exemplaire et intemporel. Son action fait écho à des préoccupations bien contemporaines sur la préservation de la nature. L’étude de ce livre a permis aux élèves de réfléchir à la nécessité d’un engagement de tous.
Cette première sensibilisation à l’utilité de la reforestation a été relayée en cours de S.V.T. par l’étude des différentes variétés d’arbres, des caractéristiques de leurs graines, des bénéfices des forêts primaires et des dangers qui les menacent et dans le cours d'arts plastiques par un travail sur la représentation de l'arbre.
Loin de se limiter à l’Education au Développement Durable, ce projet a aussi contribué à l’Education Artistique et Culturelle des élèves. De nombreuses œuvres d’art, pas seulement picturales mais aussi musicales, décrivent la nature. Les élèves ont pu le constater avec leur professeur de musique en étudiant la Symphonie pastorale de Beethoven ou encore le Carnaval des animaux de Saint-Saëns. Par les émotions qu’elles suscitent, les œuvres d’art attirent l’attention sur la beauté et la fragilité de la nature.
De la sensibilisation aux actes
Initiés aux bienfaits des arbres et de la forêt, les élèves sont invités à la protéger et, pour les volontaires, comme Elzéard Bouffier, à planter des arbres … dans la cour du collège. Le club Ecologie de l’établissement leur propose, en effet, de s’impliquer dans un grand projet d’aménagement visant à dégoudronner cet espace de détente et à y renforcer la biodiversité par la plantation de marque Végétal local en partenariat avec le lycée agricole de Montravel et la mairie de Montbrison.
Certains pourront aussi concrétiser leur intérêt pour la protection de l’environnement en effectuant leur stage d’observation en entreprise dans une structure travaillant dans le secteur de la transition écologique. Ils pourront nourrir leur oral du brevet de la réflexion menée au cours de ce projet pédagogique enrichissant.
Colin BRONCHAIN-LAVIGNE (3ème 7)
Mise à jour : novembre 2022