Professeur relais auprès de la Villa Gillet

Villa Gillet

Le professeur relais élabore des outils, des parcours de formations pour les élèves et les enseignants, en liaison avec les programmes de collège et de lycée - PRDAAC

Actualités

Fictions, avec Wilfried N’Sondé

Chères et chers enseignant(e)s de Lettres,

Nous avons le plaisir de vous inviter à inscrire votre classe au projet Fictions pour l'année scolaire 2024-2025, une opportunité unique de plonger vos élèves dans un processus créatif collaboratif avec un auteur.

Il s’agit d’écrire à la suite d’un auteur selon les règles du cadavre exquis, puis de passer du côté de l’édition en vue de la publication des nouvelles élaborées à plusieurs. Un auteur invité au Littérature Live Festival de la Villa Gillet propose aux collégiens une immersion dans la salle des machines de fabrication d’histoires.

Cette année, l’écrivain et chanteur Wilfried N’Sondé lance une invitation à écrire le vivant : "Que ce soit sous forme d’un poème, d’un récit ou de toute ce qui vous passera par la tête, j’aimerais que nous inventions ensemble, grâce à l’ écriture, une nouvelle manière de vivre avec les animaux, les plantes, des plus petites, microscopiques, aux plus grandes : arbres centenaires, planctons invisibles, insectes, champignons minuscules, poissons ou oiseaux, la liste est aussi longue et diverse que la vie sur la Terre !”

Tout au long de cette expérience, l’auteur Wilfried N’Sondé est en contact avec vos élèves par l’intermédiaire du site internet du projet, outil d’écriture et de lecture d’un cadavre exquis. Chacun deviendra éditeur en fin de projet avant une rencontre finale dans le cadre du Littérature Live Festival de la Villa Gillet.

Voici comment se déroule le projet :

  • L’auteur commence par rédiger un prologue et un premier chapitre dont seules les dernières lignes sont révélées à vos élèves.
  • Chaque classe, à tour de rôle, poursuit l’histoire en respectant le principe du cadavre exquis, construisant ainsi une nouvelle qui se tisse tout au long de l’année.
  • Chaque classe reçoit également une œuvre de l’auteur en lien avec le scénario, pour enrichir leur parcours d’écriture.
  • En plus d’être auteurs, vos élèves endossent le rôle d’éditeurs : ils relisent les textes, choisissent un titre, illustrent la couverture, et rédigent la quatrième de couverture.

Nous vous invitons à inscrire votre classe avant le 11 septembre 2024 pour participer à ce projet enrichissant et stimulant. Pour vous inscrire gratuitement en ligne, rendez-vous depuis la tuile Classes Culturelles Numériques du site www.laclasse.com.

Ci-dessous, vous trouverez la fiche du projet ainsi que le prologue et le premier chapitre imaginés par Wilfried N’Sondé.

 

    SOUS L’OEIL DU VIVANT

    PROLOGUE

    La décision de quitter la ville pour s’installer à la campagne murissait depuis plusieurs années dans l’esprit de Monsieur et Madame Morin-Diallo. Les problèmes d’asthme de Sarah, la petite dernière, et les plaintes incessantes des voisins lorsque les jumeaux Lucas et Salomon jouaient dans la cour de leur résidence du centre-ville de Lyon avaient fini par les convaincre de faire le grand saut. Alors, un matin d’août, les cinq Lyonnais accompagnés de leur chien et de leur chat s’étaient installés dans un coin reculé d’Ardèche au bord de la rivière la Bourges, dans une jolie maison de pierre abandonnée depuis seulement six mois. La santé déclinante du couple de retraités qui y avait vécu les avait poussés à rejoindre la vallée non loin d’un centre hospitalier et des services qu’il proposait aux personnes âgées. Les parents Morin- Diallo, Laurence et Driss, tout sourires, se réjouissaient. Enfin ils réalisaient leur rêve, offraient à leurs enfants de sept et douze ans un cadre de vie proche de la vie sauvage, où l’air était peu pollué et qui permettrait à leur progéniture d’évoluer au grand air, dans un milieu sain au plus près de la nature. Dès les premiers jours, la respiration de Sarah se fit plus fluide, aucun accès de toux à déplorer, son teint s’était éclairci, elle était radieuse, son père et sa mère s’en félicitait. Quant aux garçons, ils n’en revenaient pas de disposer d’un terrain de jeu qui leur semblait illimité. Ils couraient dans les bois, dévalaient les pentes à s’en couper le souffle, sautaient dans les cascades, s’aspergeaient d’eau dans la rivière, hurlant et riant sans déranger personne, un vrai bonheur.

    Or, ce dont aucun d’entre eux ne se doutait, c’était que le vide de la maison qu’ils venaient d’investir n’était qu’apparent. En effet, cachés dans les nombreux recoins des deux étages que les Morin-Diallo occupaient, ainsi que dans le grenier, dans la cave, au beau milieu de ce qui avait été un potager, sur la rivière et partout sur ses rives, fourmillait un grand nombre d’espèces de la faune et de la flore locale. Des bactéries invisibles à l’œil nu, des insectes plus ou moins faciles à vivre, des reptiles surtout de petites tailles, des mammifères petits et grands, jusqu’aux oiseaux qui volaient librement au-dessus de la nouvelle demeure de Laurence et de Driss. Sans le savoir, les cinq bipèdes citadins et leurs deux animaux de compagnie bouleversaient tout un écosystème qui avait appris à exister sans devoir composer avec des humains.

    Laurence entreprit d’abord de s’occuper du jardin qu’elle voulait rendre joli. Elle s’arma d’une énorme paire de ciseaux en métal et d’autres ustensiles et commença par se charger des mauvaises herbes : elle défrichait, éliminait toutes les plantes qui lui semblaient laides ou inutiles, une hécatombe. Dans la remise, Driss fut ravi de trouver une tondeuse à gazon dont le réservoir contenait encore suffisamment de carburant. Afin de rendre les alentours de leur propriété plus ordonnée, il sortit 1 l’engin, et l’alluma. Un bruit de moteur vint perturber le calme à une centaine de mètres à la ronde, semant l’effroi dans la nature, d’autant que la fumée noire qui s’en échappait était irrespirable. Alors qu’ils jouaient dans le lit de la rivière, les deux garçons n’hésitaient pas à s’emparer de cailloux qu’ils jetaient à la surface pour s’éclabousser, sans se rendre compte qu’ils retiraient leurs abris à des crustacés livrés subitement sans secours aux attaques de leurs prédateurs. Leur chien, encore jeune et turbulent, ne sachant plus où donner du museau, pourchassait les papillons affolés, creusait la terre en arrachant les racines nécessaires à la survie des plantes, ses jeux détruisaient aussi l’habitat d’insectes incapables de vivre au grand jour. Le chat aussi jubilait, il avait à sa disposition un vaste terrain de chasse où les rongeurs dont il raffolait, découvraient bien trop tard son habileté et sa redoutable efficacité. Le petit félin ne mit pas vingt-quatre heures à s’adapter à son nouvel environnement, il en devint le principal prédateur.

    En se rencontrant, deux univers qui n’aspiraient pourtant qu’à vivre en paix entraient en collision. Mais, ignorés par les humains, c’était au monde des plantes et des animaux de réagir, d’observer attentivement le comportement des nouveaux venus afin de s’y adapter, puis de trouver rapidement les moyens de cohabiter avec ceux qu’ils considéraient comme des intrus qui leur compliquaient l’existence.

     

    Nous espérons vous compter parmi les participants de cette aventure littéraire !

    Cordialement,

     

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    Mode d’emploi, le festival des idées de la Villa Gillet

    Mise à jour : septembre 2024